LA PETITE AME
I


Alors que je survolais ma vie, je suis tombé en panne de cœur en plein milieu d'un désert affectif.

Je décidais donc de chercher quel amour avait bien pu se briser lorsque j'entendis soudain une petite voix plaintive qui me disais :

" S'il te plaît, dessine-moi Une étoile. "

Je me retournais et je cherchais du regard qui avait prononcé ces mots. Personne!!

Le désert, toujours vide, me renvoyait la même image immobile. C'est alors que la voix réitéra sa demande :

" S'il te plaît, dessine-moi Une étoile. "

Je vis soudain une ombre, non, plutôt une silhouette, un contour de silhouette flou et transparent, qui se détachait sur l'horizon. Maintenant que j'y repense, je me dis que c'était peut-être un mirage... Mais qu'importe !

" Qui es-tu ? Que fais-tu ici ? "

" Je suis ton âme, ton inconscient, je suis sorti de ton corps pour te guider et te montrer la voie à suivre pour réparer ton cœur. Mais pour cela, il faudra que tu m'aides ; il faudra que tu t'aides. Je t'en prie, dessine-moi Une étoile. "

Un peu abasourdi par cette révélation, j'entreprit de lui faire son dessin. Je m'appliquais malgré mes dons limités, et je lui dessinais la plus belle et la plus séduisante femme que l'on puisse imaginer.

" Tiens, voilà celle que tu cherches. "

" Non, ce n'est pas elle ! Ton dessin, c'est une femme bonne pour les fantasmes, faite pour faire rêver les hommes quand ils sont seuls. Une femme que l'on déshabille du regard sans même chercher à la connaître. Moi ce que je cherche c'est quelqu'un à aimer. "

Je refis donc mon dessin et le lui présentais.

" Tu n'as rien compris décidément, tu n'es peut-être pas fait pour l'amour finalement. Ce que je veux, c'est une femme qui soit faite pour moi, suffisamment belle pour ravir mes yeux et plaire à mon cœur. Je ne veux pas d'un amour pour adolescent immature. Je veux une femme pour grande personne. Une femme auprès de qui j'aimerais finir mes jours. "

Je me remis donc à l'ouvrage et je lui dessinais un avion.

" C'est tout à fait ça, je te remercie ! "

" Prends cet avion petite âme, et lorsque tu en descendras, alors peut-être que celle que tu cherches tant sera là à t'attendre. "


II


Mais quelque chose m'intriguais. Pourquoi cette âme, mon âme apparemment, se trouvait-elle ici, devant moi, à ce moment précis ? D'où venait-elle ? Je réussis à l'interroger discrètement et à chercher au fond d'elle ce qui s'y trouvait enfermé, renfermé.

J'apprit que sa jeunesse n'avait pas été malheureuse, oh non, même si elle n'avait rien d'exceptionnel. Elle était passée sans heurts, sereine. Mais, jamais cette petite âme pourtant si généreuse, n'était parvenue à s'extirper de la gangue où l'avait embourbée sa timidité. Jamais elle n'avait pu crier au monde son besoin de communiquer, son envie si pressante d'amour.

Ainsi, elle avait beaucoup erré, rencontrant de temps à autre des âmes de passage qui l'avait tantôt aidé, tantôt attristé, mais en tout cas si souvent trahie.

De son passé ne subsistait qu'une étoile dans la pénombre. Cette étoile qui avait éclairé sa route l'espace d'un trop court instant, et qui l'avait suffisamment marqué pour qu'il me demande de la lui dessiner.


III


La première de ses rencontres, il la compara à un nuage. Il en avait besoin pour s'abreuver de la vie qui s'en écoulait, mais il voulait aussi que ce nuage disparaisse car il lui cachait le soleil. Il n'avait pas encore appris que le soleil n'est pas meilleur que l'ombre et que l'un a besoin de l'autre pour exister.

" Qui es-tu ? "

" Moi ? Je suis celle qui t'attendait. Viens avec moi et je te ferai découvrir le monde des grands. Celui où l'on ne meure pas pour de faux, et où l'on s'aime pour de vrai. "

" Pourquoi te suivrai-je, j'ai bien le temps ? Ma vie ne fait que commencer, et j'ai bien des choses à découvrir par moi-même. Je n'ai pas encore besoin de toi. "

" Comme tu voudras, mais souviens-toi de moi, souviens-toi de ma peine et essaie d'apprendre de tes erreurs... Au revoir. "

Pauvre petite âme ignorant tout encore des bienfaits de la fraîcheur des nuages qui passent, sur un être brûlant d'amour. Ignorant que les occasions perdues ne reviennent jamais.


IV


Il continua longuement sa route puis, un jour, il découvrit ce que l'on pourrait appeler le négatif de sa propre image. Une âme ouverte, gaie et spontanée, entraînant avec elle une multitude de rires. La petite âme resta longtemps à ses côtés. Elle s'ouvrit peu à peu dévoilant à sa nouvelle compagne des bribes de son passé, qu'elle voulait pourtant garder secrètes. Elle lui avoua ses fautes et ses désirs. Elle lui fit partager ses passions, ses projets, ses utopies les plus folles.

Mais aussi, et ce fut la première fois, elle se mit à l'écoute de sa compagne et se rendit compte à quel point des rêves différents pouvaient malgré tout présenter un but identique : Etre heureux.

La petite âme était si bien qu'elle crut avoir trouvé l'amour idéal ; celui des contes de ses livres d'enfants.

" Toi qui m'es si proche, pourquoi ne partagerais-tu pas ma vie ? "

" Hélas, je ne peux pas. Toi tu m'aimes mais, t'es-tu seulement demandé quels étaient mes sentiments envers toi ? Et puis, tu ne peux pas m'aimer si je ne t'aime pas. L'amour n'est pas un sentiment à sens unique. L'amour ne peut exister que s'il est réciproque, crois-moi. Oh, bien sûr, je ne te dirais jamais que je te déteste, moi aussi je t'aime, mais ce n'est pas le même amour, ce ne sera jamais le même amour. J'ai du mal à te dire cela, je ne veux pas te faire de peine, je ne veux pourtant pas te laisser croire qu'un jour nous nous aimerons. Ce ne serait pas honnêtes, ni envers toi, ni envers moi. Tu es pour moi un ami, tu es mon ami, et je te souhaite de vite trouver celle qui te rendra heureux, parce que tu es quelqu'un de bien, de vraiment très bien, je le pense sincèrement. Mais je ne suis pas celle qu'il te faut, et, surtout, tu n'es pas celui que j'attends... Maintenant va-t'en, mais ne m'oublie jamais. N'oublie pas que je serai toujours là pour t'écouter et te consoler. Va ! "

Alors, la petite âme est repartie, ivre de douleur, et il lui fallut de longs mois pour réaliser que son amie avait certainement eu raison. Mais la douleur était toujours là, et ne s'effacerai sans doute jamais.


V


Sa troisième rencontre fut différente, en ce sens qu'elle se déroulât en fait sur de nombreuses années, et ne fut pas un événement ponctuel et éphémère.

Comme toujours, la petite âme était seule et en proie au doute.

" Dis-moi, quelle est ta place dans ma vie ? "

" Je ne suis qu'un être de plus, un être comme tant d'autres. Si tu veux me connaître, tu n'as qu'à faire un bout de chemin avec moi. Peut-être resterons-nous silencieux, peut-être notre rencontre demeurera infructueuse, peut-être unirons-nous nos solitudes et forgerons-nous une amitié durable, qui sait ? "

" Pourquoi tant de " peut-être " ? "

" Il faut laisser faire le temps, si l'amitié doit naître, alors cela se fera ; quand l'heure sera venue. Il ne sert à rien de brusquer les événements. On doit d'abord apprendre à se connaître, on doit se découvrir peu à peu. Ce que tu vois n'est pas ce que je suis. Ce n'est qu'une image, ce n'est que l'image que j'essaie de donner. Tout n'est que dissimulation et non-dit. Ton âme est pure et naïve, es-tu certain que la mienne l'est ? "

" Pourtant, ce que tu me dis est bien trop sincère pour croire en ton éventuelle hypocrisie. Je ne peux pas imaginer que tu n'es pas celui que je pense. "

" Tout n'est pas faux en moi, heureusement, mais il y a bien des actes, des pensées dont j'ai trop honte pour les laisser transparaître. "

" Ce n'est pas si grave, ce qui compte c'est ce que tu peux m'offrir, mais ce qui importe aussi, c'est ce que je peux trouver en toi. Je ne t'oblige pas à tout me dire, je veux juste que ton cœur soit capable de subvenir à mes besoins, et je crois qu'il l'est. "

" Soit, deviens mon ami, puisque tu le souhaites, et que je le désire aussi. Mais je te demande en échange de tout faire pour ne pas me trahir ; il y a deux choses que l'on doit s'efforcer de s'abstenir de faire. Même si ce n'est pas toujours aisé ; Faire pleurer celle qui vous aime, et décevoir un ami. "

" Je te promets que je ferai tout pour ne jamais te décevoir, d'autant plus que maintenant je réalise combien j'ai pu faire pleurer la fille qui m'aimait. Chaque fois qu'une averse s'abat sur moi, je me dis que là-haut, au sommet du ciel, un nuage déverse sa peine, encore et encore, et que tout cela n'est que ma faute. Crois-tu qu'un jour mon nuage se consolera ? "

" Bien sûr, les peines de cœur ne s'oublient jamais, mais elles se referment toutes un jour. L'amour est un chirurgien habile. Les yeux s'assèchent quand le cœur se remplit d'amour. Mais la mémoire, elle, oublie juste de repenser à ses douleurs. Ne t'inquiètes pas petite âme, ton nuage oubliera jusqu'à ton nom, mêmes s'il n'oubliera jamais la peine qu'il a ressenti. Maintenant, continue ton chemin, mais pense à me dire où tu vas pour que je puisse t'accompagner de temps à autre. "

" C'est promis, mon ami, au revoir. "


VI


C'est à ce moment là que la petite âme rencontra son étoile. Sa vie s'illumina, s'embrasa comme une forêt trop sèche. Tout devint plus claire, la petite âme compris pourquoi un jour les nuages s'assèchent et les averses cessent. Elle comprit qu'en effet, elle n'avait jamais aimé auparavant. Oh, bien sûr, elle avait crû aimé, en toute honnêteté. Mais la femme qui se trouvait là, faisait s'écrouler toutes ses certitudes.

C'était elle, la femme, celle que l'on cherche parfois toute sa vie sans jamais la trouver. Parmi des milliards d'étoiles ordinaires, il y en avait une qui brillait plus que les autres. Une que l'on pouvait voir même en plein jour, bien plus qu'un soleil, un astre à la brillance incomparable. Et elle se trouvait là, devant la petite âme hypnotisée par tant de beauté.

" Tu ne dis rien, aimes-tu tellement le silence que tes lèvres sont scellées ? "

" J'ai peur, j'ai peur que le songe se brise si je t'adresse une seule parole. J'ai peur que le son de ma voix ne t'incommode et ne te fasse disparaître. "
" N'ai pas peur, je ne te veux pas de mal, au contraire. Je désire découvrir qui tu es vraiment. "

" Pourquoi moi ? Il y en a d'autres bien plus intéressant. Es-tu sûre de ne pas te tromper de vie en choisissant la mienne ? "

" J'en suis certaine. Personne n'est assez sage pour se juger soi-même, toi pas plus que quiconque. Alors, n'essaie pas davantage. Ce que je vois en toi, moi seule peut le comprendre, laisse moi faire. "

" Je veux bien mais,... Tu es trop parfaite pour moi. Même dans mes rêves, je n'osais pas imaginer quelqu'un comme toi, maintenant que tu es devant moi, la réalité m'écrase. "

" Je te comprends. Je vais te laisser seul. Je te laisse réfléchir et je vais t'attendre le temps qu'il faudra. Je ne suis pas pressée. Il n'y a que toi qui m'intéresses. Lorsque tu seras prêt, appelle-moi. Je viendrai ! "

Et l'étoile a disparu. Elle était venue de nulle part et elle y retourna, ne laissant à la petite âme qu'une nuit, noire et éternellement renouvelée.


VII


La petite âme réfléchis, pas longtemps, l'évidence était telle qu'elle ne pouvait pas lui échapper. Alors la petite âme a appelé son étoile, mais, hélas, elle ne savait pas comment faire pour qu'elle l'entende. Ses appels désespérés restaient vains.

Alors la petite âme est retournée voir son ami.

" Comment fait-on pour appeler son étoile ? Y-a-t'il un code, un langage secret que j'ignore ? S'il te plaît, aide-moi ? "

" Hélas, comment le pourrai-je ? Moi non plus je ne sais pas comment faire venir son étoile. "

" Pourtant, tu devrais le savoir. Tu sais tellement plus de choses que moi. "

" Pourquoi crois-tu que je suis seul ? Moi aussi j'ai une étoile perdue parmi des milliards d'étoiles, moi aussi j'essaie de l'appeler, jour et nuit. Je pense à elle ; son absence m'obsède, obstinément. S'il y avait une solution toute faite, je te l'indiquerai. Mais, tu l'as laissé partir et tu n'aurais sans doute pas dû... Il faut t'accrocher à ceux que tu aimes, même si cela peut te faire mal. Continue, appelle-la encore, ne t'arrêtes pas, et peut-être qu'à force d'y croire elle t'entendra enfin. Ce jour là, ne refait surtout pas la même erreur. Prends-la dans tes bras et dis-lui que tu l'aimes. Ne cherches pas à savoir si tu pourras l'aimer éternellement, si ton amour perdurera à travers les ans. Aime là, c'est tout. Profite avec elle du présent qui défile et de tes jours qui passent et qui ne reviendront jamais. Les remords valent sans doute mieux que les regrets. Dis-lui que tu l'aimes, même si cet amour meurt un jour ; au moins tu auras essayé. "

" Je sais cela, mais, chaque heure qui passe me désespère un peu plus de la revoir. Je voudrais la toucher, la sentir. Je voudrais la voir et l'entendre. Je voudrais pouvoir lui donner toute cette tendresse refoulée qui s'amoncelle au fond de moi. Je voudrais pouvoir lui dire ces mots qui se perdent dans ma bouche, car personne n'est là pour les écouter. "

" Et moi, je ne le veux peut-être pas ? Moi aussi j'enrage de ne pas l'avoir près de moi. Mais, qu'est-ce que je peux y faire ? Je pourrai me révolter, je pourrai me tuer, cela changerai quoi ? Il faut Que tu te battes, comme moi, pour qu'elle te revienne... Où vas-tu ? "

" Je te laisse, j'ai besoin d'être seul. "

" Tu ne seras plus jamais seul, car tu penseras à elle. Tu ne seras plus jamais seul, car je penserai à toi ! "


VIII


C'est ainsi que la petite âme s'est réfugiée dans le désert où je l'ai rencontré. Elle a beaucoup pleuré, maudissant sa lâcheté qui l'avait fait fuir ses amis ; maudissant sa cruelle timidité qui l'avait fait fuir son amour.

Ce qui la faisait le plus souffrir, c'était de savoir que les conseils de ses amis étaient vraiment les bons. Mais, il était bien plus facile de les écouter et de les approuver que de les suivre. Que valent les meilleurs conseils lorsqu'on n'a pas le courage de les appliquer ? Ils ne peuvent servir qu'à redonner un peu d'espoir, un peu de patience pour attendre un improbable futur plus heureux.


IX


" Ton histoire est bien triste, petite âme. Est-ce pour cela que tu m'as demandé de te faire ce dessin ? "
" Oui, c'est pour retrouver enfin mon étoile perdue. Crois-tu que c'est possible ? "

" Rien n'est impossible pour qui sait espérer ! Si elle t'aime aussi. Si tu es son étoile comme elle est la tienne, alors je suis sûr que rien ne peut empêcher que vous vous retrouviez. "

" Rien ? En es-tu bien certain ? "

" Rien, sauf toi. Si tu restes ici à te demander quand ton amour deviendra réalité, il restera un rêve. Cesse de l'appeler d'ici, et part à sa rencontre. Suit ton cœur, il t'indiquera le chemin. Si elle veut de toi, elle t'attendra. Si elle est bien l'étoile que tu espères, elle s'allumera de nouveau à ton arrivée. Et puis, si ce n'est pas elle, tout ne sera pas perdu. Tu n'auras qu'à repartir à la recherche d'une autre étoile. "

" Tu sais, si je me suis trompé, si ce n'est pas elle, il n'y en aura pas d'autre. Je ne peux pas imaginer pouvoir aimer deux fois à ce point. "

" Moi je pense le contraire. De toute façon, si aucune étoile n'est faite pour toi, il faudra te contenter de la lueur douce et bienveillante de tes amis. Je suis persuadé qu'ils sont plus nombreux et plus proches de toi que tu ne le penses. "

" Je me fiche de mes amis. J'ai trop mal à ma vie pour penser à eux. Je préfère en finir tout de suite, s'il le faut, que de souffrir plus longtemps. "

" Tais-toi ! Je t'interdis de penser cela. Ton égoïsme me ferait douter de toi, si seulement je ne savais pas à quel point ton cœur est généreux. Tu as besoin de tes amis, et eux ont, peut-être, encore plus besoin de toi. Tu n'as pas le droit de les laisser tomber comme cela ; Non, tu n'en as pas le droit. "

" Je te promets, je te jure de revenir vers mes amis si je ne la trouve pas. Maintenant je dois partir la chercher où qu'elle soit. Je dois la trouver, je dois lui dire que je l'aime. Je sais que je peux vraiment la rendre heureuse. Je sais que moi seul pourrais lui donner tout l'amour qu'elle mérite. "

" Je le sais aussi. Je sais tout ce qu'elle ne vivra jamais si seulement elle te repousse. "

" Et pourtant, je ne peux pas la forcer à m'aimer. Elle en serait malheureuse ; et comment puis-je être heureux si elle ne l'est pas ? Comment puis-je être heureux si elle ne m'aime pas ? Cruel dilemme. "

" Tu ne peux pas la forcer à t'aimer, je suis d'accord, mais, au moins, tu peux le lui demander. Même si cela te coûte vraiment, le prix à payer sera toujours moins élevé que celui de l'indécision, du doute et de l'incertitude où tu es plongé aujourd'hui. "

" C'est bien pour cela que j'ai décidé de partir la rejoindre. Je ne peux plus attendre, il faut bien qu'un jour j'oublie ma lâcheté. "

" Bonne chance, petite âme, et reviens-nous vite... Avec elle. "


X


Alors la petite âme a pris mon dessin et s'est envolée avec l'avion que je lui avais offert. L'avion qu'elle avait tant désiré.

Je l'attends encore.

EPILOGUE


Cela fait maintenant près de trois ans que cette histoire m'est arrivée. Trois ans que j'ai perdu de vue la petite âme qui vivait en moi.

Un ami m'a dit un jour qu'il était enfin en paix avec lui-même. Qu'en quelque sorte, ils s'entendaient bien, lui et lui.

Je l'envie quand je sens le combat qui se déroule à l'intérieur de mon esprit. On s'entend encore trop mal, " lui " et moi, pour espérer trouver l'équilibre.

Alors, s'il vous plaît, si un jour vous croisez ma petite âme quelque part sur votre route, donnez-moi vite de ses nouvelles. Dites-moi qu'elle va me revenir un jour. Dites-moi surtout qu'elle l'a trouvée, son étoile. Et puis, dites-lui que je veux tant pouvoir la recueillir de nouveau en moi, que chaque jour je glisse un peu plus vers la folie.

S'il vous plaît, dessinez-moi une âme heureuse... S'il vous plaît !