Séparation silencieuse

J’entends au cœur de la nuit noire
S’éloigner, peu à peu, l’ombre de vos pas.
Vous êtes si belle et moi je ne le suis pas :
Oh ! Je fus bien impudent d’avoir de l’espoir.

Pour que vous m’aimiez, je n’étais pas assez beau,
Hélas, j’aurai voulu être assez laid
Pour vous inspirer au moins de la pitié.
Maigre consolation quand l’amour fait défaut.

J’aurais dû comprendre que vous me voyiez sans me voir,
Mais je brûlais mes heures à me consumer.
Je m’abreuvais de votre charme, je vous regardais,
Je vous admirais… Comment ai-je pu y croire ?

A l’heure maudite où vous partez à son bras,
Que vos lèvres se joignent en un baiser cruel,
Que vos gestes, tout à coup, se font plus sensuels,
Je quitte sans bruit votre vie, je ne reviendrais pas.

Mademoiselle : J’ai rêvé mais je ne dormais pas.
Voilà que mes jours sont perdus, voilà que vient le soir.
Et j’entends au cœur de la nuit noire
S’éloigner, peu à peu, l’ombre de vos pas.