NOIR ET BLANC

 

Le paysage s’écoule,
Tel un fleuve,
Où mes pas se noient.
Les visages dans la foule,
Tour à tour m’émeuvent,
Puis me laissent froid.

C’est comme des photos,
Belles, intemporelles,
Un portrait de chez Harcourt.
Des images sans mots,
Figées, irréelles,
Incolores, qui m’entourent.

Je sais bien que tu m’avais dit,
Que ma vie est un paradis.
Désormais je t’interdis,
De sous-estimer mon maudit…

Chut… Laissons-le dormir…

Agoraphobe, je me retire,
Sur mon île,
Aux couleurs idylliques.
Je pars, pas pour m’enfuir,
« Il déserte » disent-ils,
Pour l’explosion chromatique !

A l’heure assassine,
Où mes désirs,
Tout à coup font désordre.
La grotesque pantomime,
Du plaisir,
Sur le sol se désaccorde.

Je sais bien que tu m’avais dit,
Que ma vie est un paradis.
Désormais je t’interdis,
De sous-estimer mon maudit…

Chut… Trop tard il s’éveille.

Je sais bien que tu m’avais dit,
Que ma vie est un paradis.
Désormais tu peux sans peur,
Te réjouir de mon malheur…